dimanche 16 décembre 2007

De la laïcité

Conférence de haut niveau philosophique, lundi soir 29 octobre à l'Institut d'études politiques à Rennes sur le thème de la laïcité.

Cette conférence organisée par le Kiosque citoyen était donnée par Catherine Kintzler, professeur émérite de philosophie à l'Université de Lille III et auteur de nombreux livres dont celui publié en janvier 2007 :"Qu'est-ce que la laïcité" (Editions VRIN)

L'interview que l'auteur a donnée au journaliste Edouard Maret (Ouest-France du 25 octobre) résume fort bien à la fois son livre et les grandes lignes développées lors de sa conférence.

En voici quelques extraits :

"La laïcité n'est pas une doctrine au sens ordinaire du terme ...c'est un concept philosophique qui, à la différence de la simple tolérance, n'a pas pour objet de faire coexister les libertés telles qu'elles sont dans une société donnée en juxtaposant les différentes communautés, mais de construire un espace à priori qui soit la condition de possibilité de la liberté d'opinion de chacun."

"La laïcité est un principe organisateur des libertés, on peut donc être croyant ou incroyant, pratiquant ou non et être laïque. Ce qui est contraire à la laïcité, ce ne sont pas les religions, c'est la prétention des religions à faire la loi, à s'imposer comme règles civiles ; mais c'est aussi l'imposition d'une religion civile - par
exemple faire de la loi un article de foi, ou sacraliser le lien social."

Tels sont les thèmes qui ont été largement développés par la conférencière et encore plus dans son livre que je recommande à tous tant il emporte l'esprit vers de hautes, saines et sages réflexions sur des sujets chaque jour un peu plus d'actualité : la laïcité, la tolérance, la liberté, l'école, l'éducation ...etc.

Le dernier chapitre "laïcité et humanités - une façon de concevoir la culture" m'a particulièrement intéressé car il "décortique" littéralement le processus même de la formation d'une pensée, d'une opinion, en jouant, comme un organiste sur les registres des "figures du doute":

"Doute de fluctuation ... doute d'embarras ou doute socratique" .. etc , autant de concepts qui permettent de comprendre le processus même d'élaboration (ou non) d'une pensée critique saine et constructive, qui sait s'enrichir du discours de l'autre... sans pour autant s'y noyer.

samedi 15 décembre 2007

Etre

"Il y a un long chemin avant de découvrir qui nous sommes.
L'écriture dessine le chemin, le théâtre est la lumière qui l'éclaire"


Zarina Khan

Aller aux racines

"La solution de tout problème ne se trouve pas dans la solution, mais dans le problème lui-même. La solution est une fuite en avant. Il faut être capable d'observer le problème et quand celui-ci sera compris, intégré, la véritable solution surgira. "

Claude Louis

jeudi 6 décembre 2007

Socrate le Retour

Oui, Socrate est de retour, vous ne le saviez pas, je vous l’annonce ; je l’ai vu, samedi soir 1er décembre, en chair et en os au Forum de Nivillac(56), à l'occasion de la nouvelle création de la Compagnie Zarina Khan dont j'ai déjà parlée sur ce blog.

On y refaisait ,en l’actualisant, le procès de Socrate qui s’était déjà tenu une première fois en l’an moins 399.

Voyage dans le temps assuré, on s’y serait cru... à Athènes,
sauf la saison qui n’y était pas : le premier procès s’était
tenu à l’approche du printemps, le second là en 2007 à
l’approche de l’hiver.

Mais à part ça, tout y était : les juges, la foule bien décidée à
en découdre avec « cet homme dangereux, menteur, pervers
qui ne reconnaît même pas les dieux de l’Etat et qui durant
de nombreuses années a corrompu la jeunesse ".

Face à ses accusateurs, Socrate, lui, n’avait pas changé :
toujours aussi digne, majestueux dans une simplicité
désarmante, la parole toujours aussi facile, claire, limpide
lumineuse, percutante… démontant un à un les arguments
pourtant bien pesés de l’accusation.

Oui, à coup sûr, c’était bien lui, hier soir au Forum de Nivillac,
divinement incarné par Zarina Khan, à la fois auteur, metteur
en scène et actrice, réussissant par sa voie chaude, pondérée,
bien articulée à redonner vie à un Socrate plus vrai que nature.

Je vous le dis, si nous n’avions pas été assis dans de
confortables fauteuils, on se serait cru à Athènes « en cet an
de grâce » 399 avant notre ère.

Et puis ces accusateurs : Lycon, magnifiquement incarné par
un acteur au nom prédestiné : Julien le Tyrant et à ses cotés
Anytos, Mélétos, Eupolis… tous plus vrais les uns que les autres.

Et puis cette foule, enfants, adultes, acteurs de la cité,
habilement disséminée au milieu du public et reprenant en
choeur les arguments de l’accusation.

On s’y serait cru , je vous le dis encore une fois : tout y était, même le décor, sobre, judicieux, original et la parole donnée
au public au 4ème acte, devenant pour un moment acteur de la pièce de théâtre qu’il était venu voir.

Spectacle magnifique, inoubliable, touchant l’esprit et le
cœur par ses vérités criantes, son humanisme chaleureux, sa
sagesse communicative, et par la dignité, le courage, le
respect et l’amour qui se dégageait de Socrate "ressuscité" se préparant à la mort pour la seconde fois.

Je ne saurais terminer mon petit reportage sans citer
quelques extraits du discours de Socrate ranimé par le
souffle inspiré de Zarina Khan.

"La parole est sacrée, l'art est l'écrin de la conscience."

"Démocratie. Avez-vous oublié le sens de ce mot et le rêve qu'il porte ?
À quoi bon les rêves si vous n'en faites pas réalité ?...
Chacun d'entre vous est porteur de la parole poétique, de la
parole politique, chacun d'entre vous est acteur de sa vie,
auteur, metteur en scène de sa vie, créateur d'une parole
unique qui doit s'ajouter à chaque autre pour faire véritablement Cité. "

"Avant le soin du corps et des richesses, avant tout autre
soin est celui de l’âme qui s’ouvre pour accueillir la danse légère de la sagesse. "

Bien d’autres extraits mériteraient d’être cités tant ils sont
porteurs de constatations douloureuses mais essentielles,
d’avertissements prophétiques... et surtout d’espoir.

Vous les retrouverez dans ce spectacle mérifique qui fait
venir les larmes aux yeux, donne la joie au cœur et réveille en chacun la dignité d’être.

Vous les retrouverez également dans le petit livret du
spectacle qui vient d’être publié et qu’il est maintenant possible de se procurer sur Rennes.
(Envoyez-nous un message si vous ne le trouvez pas)



P.S. : Je fais actuellement toutes les démarches, prend tous les contacts nécessaires pour faire venir Socrate sur Rennes.
Communiquez-nous votre mail si vous désirez en être informé.

mercredi 5 décembre 2007

Moi & les autres

« Ce que je veux pour moi, je le veux pour tout le monde. »

Jean de Tolède